Valentina mon guide : Russie

Valentina mon guideUn simple hasard va me souffler une excellente idée et me permettre de découvrir autrement la Russie de 1994. Seul je m’apprête à visiter le musée des beaux arts Pouchkine à Moscou et me dirige vers le guichet pour payer mon billet d’entrée. Je pose sur le comptoir une grosse coupure en rouble, n’ayant plus de petites pièces à ma disposition. Mécaniquement, après un simple regard, la caissière me rend la monnaie sur le prix russe. « Spaciba (merci) ». Je la prends et mets cette information derrière mon oreille. En effet il existait à l’époque deux prix pour les musées, le russe et celui pour les étrangers dix fois plus chers. Parvenu en train à Saint-Pétersbourg, où je peux participer aux nuits blanches dans la ville où le soleil ne se couche jamais ….ou presque, je suis hébergé chez une professeure de français assez âgée qui me montre l’envers du décor, le système D, le troc au-delà de l’image Épinal, des palais, des musées…Je découvre l’immense culture de ce peuple qui est capable d’interrompre un opéra en prétextant que le livret est en français et non en russe. Ma logeuse m’incite vivement à sortir des sentiers battus. Lors d’une rencontre amicale avec deux secrétaires de l’alliance française  l’idée qui a eu le temps de faire son chemin prend forme. Je leurs livre le résultat de mes réflexions : « pouvez-vous me trouver un ou une étudiante parlant français ou à la rigueur anglais qui m’accompagnerait à l’intérieur du pays, mais moi je serais russe ».

Et c’est ainsi que le lendemain je rencontre Valentina, mon guide qui m’accompagnera de Saint-Pétersbourg à Moscou en passant par Pskov et  Novgorod, de Moscou à Kostroma par Iaroslav. Non seulement elle parlait un français parfait sans accent, mais elle maîtrisait une culture d’une immense richesse ; la visite du musée de l’Ermitage fut pour moi un enchantement. L’iconographie des églises russes orthodoxes n’avait aucun secret pour ce puits de science. Sans parler de la musique classique, mais il faut reconnaître qu’il était pas inhabituel de pouvoir écouter un orchestre symphonique au détour d’une rue, sur une place publique. Peut-on en dire autant ? Notre échange a été très équilibré, elle a ainsi pu rendre visite à une grande partie de sa famille et moi j’ai pu toucher du doigt  les réalités et les difficultés de la vie quotidiennes. 

Mis à jour (Lundi, 28 Novembre 2011 14:56)