Tremblement de terre : Salvador 1995 

Cette brève de voyage sera comme son nom l’indique brève. Il s’agit de l’une des expériences les plus traumatisante de ma vie : un tremblement de terre de force 4,2  sur l’échelle de richter pendant 2 minutes 10 au Salvador en Amérique centrale. Je n’ai plus aucun souvenir des heures qui ont précédé et suivi ce terrible séisme. Je suis dans un petit hôtel, seul, en train de lire dans ma chambre. Dans un premier temps, je ne comprends rien, mon lit commence à bouger de plus en plus fort, le chambranle de ma porte est de moins en moins parallèle à l’arête du plafond, un grondement sourd semble sourdre des entrailles de la terre. Le bruit de fond s’amplifie crescendo et crescendo et crescendo, les meubles vacillent et commencent à danser la sarabande. A l’extérieur les toitures semblent exploser, les tuiles, les cheminées s’écrasent lourdement au sol, en flot continu. Au milieu de cette cacophonie, les hurlements des hommes, des femmes, des enfants saturent l’air, stridents, expression d’une terreur indicible, existentielle. Je réalise d’un coup la gravité de la situation, je dois certainement ma survie à un réflexe de néophyte : je rampe et me blottit sous la seule table de la petite chambre.

Journal tremblement de terre Salvador

 La violence est telle, atteins un tel  paroxysme que je m’attends à voir les murs se fendre, le plancher s’effondrer. Une partie du plafond commence d’ailleurs à voler en éclat, ma dernière heure serait-elle venue ? Et puis soudain le silence, un silence de mort. Le temps semble s’arrêter, le futur hésiter. Plus rien ne bouge, un moment d’éternité…Mais la vie est là, reprend inexorablement son cours, la rue s’agite de nouveau, les informations qui parviennent à mon cerveau sont de plus en normales, je sors de ma cachette, ouvre la fenêtre. Le spectacle est dantesque, au sol la totalité de l’espace est jonché de débris, de gravas. La secousse me semble avoir durée une éternité, en réalité 2 minutes 10. Nous étions le mardi 20 mars 1995 à 8heures49. Heureusement plus de peur que de mal, si ce n’est d’importants dégâts matériels. (voir l’article de presse).

 

Je me trouvais au mauvais endroit, au mauvais moment : sur une des principales ligne de faille sismique du continent américain.

        

Mis à jour (Vendredi, 04 Novembre 2011 10:55)