Pendant l’état de siège : Bolivie 1995

 

En provenance de la Paz la capitale la plus haute du monde, en plein état de siège dans un pays où 70% de la population vivait au dessous du seuil de pauvreté je me dirige vers Potosi, 4070 mètres, ville minière où l’extraction d’argent a fait la richesse de l’Espagne dès 1545. Notre bus a pris beaucoup de retard à cause d’un incident technique et nous parvenons aux faubourgs de la ville aux environs de minuit. Les indiens qui m’accompagnent dans cette galère me mettent en garde contre les risques : il est interdit de circuler à cette heure de la nuit et la police peut tirer à vue. Je leur signale que pour en rajouter une louche je ne sais pas où je vais aller dormir. Evidemment vu les circonstances je vais trouver porte close dans les hôtels. Ma situation ne me parait guère brillante. Mais ici la solidarité n’est pas un vainc mot et dès l’arrêt définitif de notre véhicule me voilà pris en charge par deux indiens qui connaissent bien les patrons d’un petit hôtel près de la cathédrale. Tapis dans l’ombre, à l’écoute des moindres bruits nous longeons les rues piétonnes, les maisons coloniales aux couleurs vives et les balcons en bois, pour arriver enfin sans coup férir à la porte de l’hôtel qui accepte sans problème de me loger pour la nuit. Il va sans dire que la sueur perle sur mon visage; et si nous étions tombé sur une patrouille ! Néanmoins le lendemain je peux passer une grande partie de ma journée à visiter une mine d’argent autogéré par une coopérative en échange de quelques feuilles de coca et d’un bon repas partagé.

QMine de Potosiuelques jours plus tard je parviens sans encombre à la frontière Chilienne non sans avoir traversé le salar de Uyuni, mer de sel d’une superficie de 12500 km2 et la Laguna colorada lieu de reproduction des flamants roses des Andes. Et quel plaisir d’avoir pu se baigner à près de 5000 mètres dans une source d’eau chaude alors que lac était entièrement gelé.  

Mis à jour (Vendredi, 02 Mars 2012 16:21)