Conflit Equateur Pérou 1995 

L’action se situe un peu plus d’un mois après la fin officielle de la guerre du cenepa entre l’Equateur et le Pérou, nous somme en avril 1995. Le principal motif de ce conflit porte sur un désaccord frontalier. D’après la presse locale les escarmouches sont terminées, mon visa pour le Pérou validé, aucune inquiétude non plus du coté de l’ambassade de France. En conséquence je me dirige tranquillement de Quito vers le sud. Via Alausi vu du toit de mon train puis Cuenca et un autocar pour Macara, la ville frontière. Tout les cinq kilomètres je suis contrôlé par des barrages de la police ou de l’armée. Barrages que je passe sans aucun problème. Arrivé à Macara, après une rapide visite de la petite ville je décide de passer le soir même au Pérou.

Gare Alausi

Un commerçant me branche sur un taxi qui me transporte instantanément à la frontière qui est délimité par un pont sur une rivière et me dépose comme si de rien n’était non loin du premier poste de garde. Non seulement à ce moment là les militaires m’annoncent qu’une partie du pont est minée mais que les deux nids de mitrailleuses situés de part et d’autre passent une partie de leur temps à s’arroser copieusement. Certainement pour confirmer la véracité de leurs dires, j’entends quasi immédiatement le « tac tac tac » significatif des engins de mort qui se répondent du tac au tac. Stupéfait je remonte dare dare dans mon taxi qui m’avait attendu, petit malin qui connaissait bien la nasse où je me retrouvait piégé, mais qui avait gagné un client en ces temps de vaches maigres. Je lui demande de me porter à la caserne de la ville où je suis reçu très poliment par le colonel commandant la place. Je lui signale à toutes fins utiles que je ne suis qu’un simple touriste, même pas un journaliste et lui indique la facilité avec laquelle j’ai pu parvenir à cette zone de combats, ou tout du moins de paix armée. « Pas de problème me dit-il », il est sur que je peux contourner la difficulté et qu’un poste frontalier est bien ouvert le long de l’océan pacifique. Il avait raison malgré les tensions, j’ai pu tranquillement passer la frontière à Huaquillas. Il faut bien que les échanges commerciaux continus. L’extraordinaire de l’histoire est que j’ai pu visiter seul les ruines pré colombiennes de Chan Chan et surtout les Huacas del sol y de la luna grâce au gardien du musée qui gardait les monuments en l’absence bien compréhensible des touristes. Heureux de pouvoir enfin communiquer avec un être humain il m’a même fait admirer de nombreuses caisses remplies de trésors inestimables uniquement réservées aux recherches des archéologues.  

Gare Alausi

  

Mis à jour (Lundi, 09 Janvier 2012 08:46)